La maladie a-t-elle un sens ? Voilà une question qui nous concerne
tous. Pourtant la médecine ne se la pose plus. Elle soigne en effet le
corps sans se soucier de l'intégralité de la personne humaine. Et,
privilégiant la compréhension des détails, elle oublie les liens qui
unissent les patients au monde dans lequel ils vivent.
Tombons-nous malades comme par fatalité, ou bien la maladie est-elle le
moyen pour notre corps de trouver, face à des situations perturbantes,
un nouvel équilibre ? Nos pathologies naissent-elles de causes
extérieures à nous ou, au contraire, sont-elles le symptôme d'un
malaise plus profond ?
Thierry Janssen se confronte à ces questions avec une audace
remarquable. S'appuyant sur les découvertes scientifiques les plus
récentes, il retrace l'histoire de la médecine psychosomatique :
véritable donneuse de sens dont il analyse les apports mais aussi les
dérives. Et, comparant les théories modernes avec les croyances de
peuples traditionnels comme les Aborigènes, les Douala ou les Navajo,
il nous montre que, face à la souffrance, nous avons le choix
d'explorer plusieurs sens. « Sens biologique » déÞ ni par la science,
ou « sens symbolique » exprimé par les malades ? À travers le
témoignage de nombreux patients, nous découvrons, en plus, le « sens
collectif » de nos maux. Celui-ci fait appel à notre responsabilité
afinn de prévenir les pathologies au lieu de les guérir. Ainsi, tout au
long de ce livre, Thierry Janssen nous invite à renouer avec des
principes de bonne santé qui sont de précieux outils au service de la
vie. Et sa réflexion, aussi brillante que passionnante, annonce une
autre manière de penser la médecine.
Chirurgien devenu psychothérapeute, Thierry Janssen enseigne les
principes d'une « médecine humaniste et responsable » aux
professionnels de la santé, dans divers hôpitaux et facultés de
médecine. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages, dont La Solution
intérieure : vers une nouvelle médecine du corps et de l'esprit, publié
en 2006 chez Fayard et considéré comme une référence incontournable.
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"Durant six années, j'ai sillonné les cinq continents au long de
quinze voyages pour réaliser des portraits de femmes. Des femmes
singulières, considérées en tant qu'êtres autonomes en dehors de leur
appartenance ethnique, religieuse ou nationale. Le titre Femmes du
Monde convenait à l'ouvrage que je publiai en 2007, rassemblant
l'ensemble de ces voyages en deux tomes.
Mais aussi volumineuse soit-elle, cette publication me laissa un
sentiment de frustration, car je fus confronté tout au long de son
élaboration aux choix d'exclure certains portraits plutôt que d'autres
et pour chacun de ceux retenus, de procéder à une sélection drastique
dans les dizaines de dessins, peintures et photographies que m'avaient
inspirés ces portraits.
Je me consolais avec l'idée de dédier à chacun de ces voyages un
ouvrage spécifique et j'ai choisi mes rencontres brésiliennes en
l'année 2004, pour introduire cette collection.
Le titre imprécis de Femme du Monde seyait à la première publication
incluant mes quinze voyages sur les cinq continents. Je précédais
d'ailleurs ce titre du prénom de ma fille Zoé, Zoé-Zoé, Femmes du
Monde, pour signaler qu'il ne s'agissait pas de toutes les femmes, ni
du monde entier, mais d'une œuvre personnelle.
Dans ce même esprit, cet ouvrage en particulier n'aurait pu s'intituler
Femmes du Brésil. Car il s'agit, ici comme ailleurs, de portraits de
femmes dont j'ai croisé la destinée, mû par une curiosité tout à fait
personnelle et donc parfaitement subjective, au cours d'un parcours
aléatoire dans une infime partie de ce pays-continent.
J'ai finalement adopté le titre de Femmes... tout court, dans la langue
la plus couramment parlée de l'endroit, en l'occurrence, pour ce
premier recueil de la collection, le portugais et quelles que soient
les langues dans lesquelles sera traduite cette publication."
Titouan Lamazou.
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«Le rire est le plus court chemin entre deux personnes»
Charlie Chaplin
Un proverbe yiddish dit : «C'est un plaisir de raconter les ennuis
passés». Cette phrase pourrait résumer l'humour juif. D'autant qu'au
cours de sa longue histoire, le peuple élu a eu le temps, depuis
l'Egypte, d'accumuler des siècles d'ostracisme et de tracas. Au point
d'inspirer cette question adressée à Dieu : «Seigneur, tu nous as
choisis entre tous les peuples. Pourquoi fallait-il que tu tombes
justement sur les Juifs ?» Au point aussi d'influer sur la pratique
musicale de Woody Allen. À quelqu'un qui lui demandait la raison qui
l'avait poussé à abandonner le saxophone pour la clarinette, il
répondit : «C'est moins encombrant à emporter en cas de pogrom !».
Autre particularité : il ne fait pas de victime. De manière sensible et
discrète, il débusque, par touches légères, les travers des uns et des
autres. Ici l'hypocrisie, là l'arrogance, un peu plus loin la fatuité.
Il ne juge pas, il rit affectueusement. Indulgent et respectueux, il ne
cherche ni à détruire, ni à blesser. Il évite de ridiculiser et
n'humilie ni ne rejette personne.
L'auteur Moïse Rahmani, dans ce livre a rassemblé histoires, anecdotes,
dictons, proverbes, devinettes qu'il a commencé à glaner dans son
enfance et qu'il n'a cessé de savourer et d'enrichir au fil des années.
Aujourd'hui, il publie ce recueil dédié à son père, perpétuant ainsi le
souvenir de ses parents.
Extrait du livre :
A toi, Papa.
La première anecdote dont je me souviens, c'est toi qui me l'as contée.
Bon vivant, joyeux drille, tu adorais les soirées entre amis.
Plus tard, devenu adolescent, puis jeune homme, je préférais, bien sûr,
celles avec les miens et j'ai gardé des souvenirs confus des histoires
que vous vous échangiez. Il n'en reste que quelques-unes, glanées
par-ci, par-là.
Je devais avoir six ou sept ans et tu me parlais de l'homme qui
réprimandait son fils.
«Qu'est-ce que c'est que ce bulletin ? Sais-tu qu'à ton âge, Napoléon
était premier de sa classe» ?
«Oui», rétorqua le fils, «mais au tien, il était empereur...».
Tu étais parti très jeune, à dix-sept ans, au Congo belge. Tu y étais
resté de 1928 à 1934. J'ai été stupide de ne jamais m'intéresser à ton
histoire, de ne pas te poser de questions. Que d'échanges aurions-nous
pu avoir, toi et moi, et comme je le regrette maintenant !
Tu m'avais confié que tous les jeunes d'Elisabethville, le travail
achevé, se retrouvaient dans un café-hôtel tenu par un Grec, Makris.
Un jour quelqu'un, était-ce toi ? Trouva, au fond de sa tasse, un
cafard. Dégoûté, il appela le tenancier :
Bré (interjection grecque) Makris, regarde ce qu'il y a dans le café ?
Celui-ci, sans se démonter, pince-sans-rire, répondit :
Pour cinquante centimes, que veux-tu que je mette : un éléphant ?
Quarante ans après, tu en riais encore.
En 2005, près de trois quarts de siècle plus tard, elle m'amuse autant.
Je t'ai perdu le 22 février 1972. Aujourd'hui, alors que j'ai dépassé
ton âge, j'aime à t'imaginer jeune homme, avec tes amis, tous disparus
maintenant, attablés à cette terrasse, sous un flamboyant aux fleurs de
feu, riant à gorge déployée de la réponse à celui qui a retiré ce
cancrelat de la tasse...
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Prokosch tenait particulièrement à ce roman (son dernier, paru en 1972
- et d'abord traduit sous le titre mon immense amérique), oú son âme
cosmopolite rappelait aux lecteurs distraits qu'il se sentait aussi
profondément américain. Mais à sa façon à lui, qui pour notre bonheur
ne ressemble à aucune autre. Nous sommes dans l'amérique du début du
xxe siècle, celle des romans désenchantés de jack london, et nous
suivons l'itinéraire - assez déboussolé - d'une petite frappe du nom de
pancho krauss : un gamin tôt voué à l'errance, qui sillonne le pays en
quête non tant d'aventures (il en aura pourtant son content, point
toujours faciles à avaler) que d'une improbable et peut-être
introuvable identité. Un grand roman inoubliable qui s'était laissé
oublier.
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