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"Un texte dur avec des mots doux", dit de ce livre Antoine Wauters. On ne saurait mieux exprimer le trouble qui saisit le lecteur à mesure qu'il avance dans ce conte cruel. Césarine et Fabien sont deux jumeaux, issus d'une famille paysanne, que leurs- parents abandonnent. Ce n'est pas tant leur périple d'enfants perdus, fuyards tôt "repris en main", traînés d'institution en asile, qui nous retient : c'est la violence de la traque et des traitements qu'on leur inflige pour les faire rentrer dans l'ordre.
On a tôt fait de comprendre que l'enjeu de ce récit dépasse de loin la simple compassion pour une innocence martyrisée. Ce que l'Autorité mystérieuse et impitoyable qui met Césarine et Fabien en prison cherche à corriger en eux, c'est leur indocilité, leur faim de vie libre, leur nature non conforme. Et le conte se mue en réquisitoire implacable contre un monde, le nôtre, qui s'acharne par des moyens très légaux sur qui ne se soumet pas à ses lois et ses normes.
En ces enfants, c'est le désir qu'on assassine.
Crèmes de jour, de nuit, soins antirides miracles, shampooings aux mille vertus, gels-douche relaxants… Avons-nous vraiment besoin de tous ces produits ? On sait déjà qu’ils coûtent cher à notre portefeuille et à la planète mais notre corps n’aimerait-il pas aussi se passer de tous ces stabilisants, colorants, conservateurs, etc. ?
La solution ? La slow cosmétique. Le principe : on revient à l’essentiel et on privilégie le fait-maison !
On découvrira dans ce livre :
Un point clair et synthétique sur les cosmétiques conventionnels : pourquoi n’avons-nous pas besoin d’eux ? Quels sont les besoins réels de notre peau ?
Ce qu’apporte la slow cosmétique : cette attitude économique et écologique implique un meilleur soin de la peau… et c’est un mouvement qui prend de l’ampleur ! (slow food, slow life…)
Un guide pédagogique et progressif pour prendre enfin les bonnes habitudes avec des fiches pratiques pour savoir ce qui est slow et ce qui ne l’est pas.
Des astuces toutes simples et des recettes de cosmétiques faciles, 100 % naturels et efficaces (nettoyer, hydrater, soigner, maquiller : on peut tout faire soi-même !).
Le pitch ? Quel pitch ?
Il est impossible d’en dévoiler un. Le quatrième roman de Michel Houellebecq, par son ampleur, ses ambitions, sa façon bien à lui de déjouer tout pronostic, échappe à cette pratique paresseuse de la critique moderne.
Alors qu’en dire ?
Dire que les éditeurs étrangers les plus importants (US, Grande-Bretagne, Allemagne, Italie, Espagne, Suède, Japon…), l’ont lu sur manuscrit et aussitôt acheté.
Dire aussi qu’ils n’ont pas été avares de compliments. L’un louant son humour décalé, l’autre célébrant son lyrisme, le troisième avouant à quel point il avait d’abord ri, puis frémi devant cette fresque admirablement construite, où tout est à sa place, sans effort apparent, comme soulevé par une intelligence qui lance un défi à la raison, un avertissement salutaire.
En un mot, soufflé par l’auteur lui-même : « Je crois que c’est mon meilleur livre. »
Comment peut-on être israélien ? Comment est-il possible de vivre dans un pays perpétuellement en guerre, dont la légitimité est contestée, présenté au 20 heures comme l’un des endroits les plus dangereux du monde ?
Cliché pour cliché, Tel Aviv s’affiche comme une métropole vibrante où coule le plaisir, gorgée de lumière et pourvue de l’une des plus brillantes scènes artistiques du monde, une Sin City qui nargue la sainte Jérusalem.
Évoquant sa condition d’artiste, d’époux, de père ou tout simplement de citoyen israélien dans une chronique drôle, décalée et parfois surréaliste, Asaf Hanuka livre une image de son pays au quotidien, mais pas seulement : son dessin est au carrefour de toutes les icônes de notre époque, des 4 Fantastiques au New Yorker, du Rubik's Cube aux Transformers, de la Shoah à Facebook ou à l’iPhone, dans une démonstration magistrale qui laisse le lecteur... K.O. debout.
« Semaine après semaine, Asaf Hanuka nous propose un instantané de son quotidien. Mais l’auteur n’est jamais là où on l’attend. Tantôt drôle, tantôt cynique et souvent poétique, il aime prendre son lecteur à contre-pied.
C’est à la fois la vision d’un citoyen de Tel Aviv, la vision d’un père de famille et la vision d’un homme ordinaire mais c’est, par-dessus tout, la vision d’un auteur original et authentique. »
Guy Delisle.
Né en 1974, Asaf Hanuka a fait des études de bande dessinée à l’école Émile Cohl à Lyon.
Il a participé à la création des séquences oniriques du film Valse avec Bachir et a notamment publié Pizzeria Kamikaze avec le romancier israélien Etgar Keret (Actes Sud, nominé aux Eisner Awards en 2007).
Il est également un illustrateur de renommée internationale travaillant pour Rolling Stone, Fortune, New York Times, Time, Wall Street Journal, Forbes, Newsweek…
Marié à l’illustratrice Hilit Shefer, il vit à Tel Aviv où il enseigne l’illustration et la bande dessinée.
Et si le meilleur guide de voyage était… une bande dessinée ? Ou, plus précisément, les albums de Guy Delisle ? Ce dessinateur Canadien, issu du film d’animation, a longtemps bourlingué : appelé à superviser à différents endroits de la planète la réalisation de dessins animés, il en a profité pour prendre des notes – sous forme de dessins, bien sûr – qui, à son retour en France, ont donné naissance à quelques BD savoureuses. La première d’entre elles fut Shenzen, fruit d’un séjour en Chine. Puis il enchaîna avec ce qui reste probablement son album le plus abouti, Pyongyang, dans lequel il raconte la vie quotidienne dans la capitale de la Corée du Nord. Un récit inspiré par son séjour dans un studio coréen - car les producteurs de dessins animés font volontiers appel aux « petites mains » de ce pays pour des raisons économiques - qui oscille entre le burlesque et le tragique, entre culte de la personnalité et pénuries, entre envie de rire et envie de pleurer.
Delisle enchaîna ensuite avec Chroniques Birmanes, un album moins réussi et qui correspondait chez lui à un changement de « statut » : désormais, il ne voyageait plus pour des raisons professionnelles mais en tant qu’accompagnageur de sa femme, salariée d’une organisation humanitaire. Cette fois, toujours réduit à ce rôle en apparence secondaire - mais bien pratique : Delisle passe ses journées à s’occuper de ses enfants et à déambuler dans les rues, carnet de croquis à la main -, le voilà à Jérusalem. Une ville pour le moins compliquée, comme il le raconte avec son air de ne pas y toucher et son humour coutumier dans ce nouvel album. Compliquée car au cœur d’un nœud inextricable de religions et de politique, ce qui fournit au chroniqueur matière à observations qu’il consigne dans ses petits carnets, pour le plus grand bonheur des lecteurs que nous sommes. Car, mine de rien, Guy Delisle est un fin observateur des sociétés qu’il explore et ne perd pas une miette de leurs contradictions ni de leurs tensions, derrière ses airs de ne pas y toucher – et quoi de plus inoffensif, en apparence, qu’un jeune type en train de dessiner, là où un photographe suscite immédiatement la méfiance, voire l’hostilité ? Delisle se rend à Hébron, s’étonne de la liberté de ton des journalistes israéliens, essaie de s’y retrouver dans la complexité des fêtes religieuses afin de jongler avec les différents calendriers et s’interroge aussi avec humour sur lui-même (« j’ai comme l’impression de pas trop faire le poids comme grand reporter »). Et quand il s’arrête dans Jérusalem-Est pour manger une spécialité du moyen-orient, le vendeur, à qui il explique que sa femme travaille pour Médecins sans frontières, lui répond « il y a toujours des frontières ». « C’est assez fatigant comme pays, je trouve », conclut Guy Delisle, quelque peu désorienté par les contradictions et les tensions qui font le lot quotidien du pays…
« Tu veux jouer à inventer des histoires ? Un chapitre chacun ? Je commence ? Il était une fois un village que ses habitants avaient déserté. Même les chats et les chiens étaient partis. Et les oiseaux aussi. »
Le petit garçon qui joue ainsi à inventer des histoires à la demande de sa mère est devenu un grand romancier. Sa mère n'est plus là, mais il tient malgré tout à poursuivre le récit de l'existence tumultueuse de sa famille et de ses aïeux. Son récit quitte donc le quartier modeste de Jérusalem où il est né, remonte le temps, retourne en Ukraine et en Lituanie, et fait revivre tous les acteurs de cette tragi-comédie familiale, qu'ils soient prophète tolstoïen, séducteur impénitent, mauvais poète, kibboutznik idéaliste, ou vrai savant. Leurs vies sont parfois broyées par la grande Histoire – l'Europe les rejette, l'Orient se montre hostile – et toujours marquées par leurs propres drames intimes, illusions perdues et rêves avortés. Au cœur d'une narration riche, d'une ampleur et d'une puissance romanesque jusque-là inconnues dans l'œuvre d'Amos Oz, la disparition tragique de la mère demeure la question à laquelle ce roman cherche une réponse. Une histoire d'amour et de ténèbres est un livre bouleversant où l'histoire d'un peuple et la vérité d'un homme se confondent.
Des Guerres et des hommes Idées reçues sur 25 siècles de conflits Même si, aujourd’hui, les termes de « conflit » et de « crise » sont préférés à celui de « guerre », si le ministère de la Défense a remplacé celui de la Guerre, celle-ci demeure gouvernée par quelques principes partagés par toutes les cultures et à toutes les époques. Art de bien diriger le combat, la guerre ne se limite toutefois pas à la stratégie militaire. Activité sociale, elle doit aussi être abordée sous ses aspects économique, politique, juridique, psychologique et, en premier lieu, éthique : comment l’homme en vient-il à organiser collectivement la mort de ses semblables ? La guerre cultive en effet depuis l’Antiquité une ambivalence qui fascine et révolte à la fois : lieu de l’héroïsme et du courage, elle est aussi celui de la lâcheté et de la cruauté. En définitive, la guerre nous renvoie à notre humanité dans ce qu’elle a de plus noble et de plus abject. Marc de Fritsch, saint-cyrien, est colonel dans l’Armée de terre et sous-directeur à la Délégation aux Affaires stratégiques. Olivier Hubac, saint-cyrien et juriste de formation, est consultant dans un cabinet spécialisé dans l’intelligence stratégique (CEIS).
Nouveaux trésoriers du monde, les pays émergents prêtent de l'argent aux vieilles puissances dont le déclin paraît irrémédiable, rachètent des terres en Afrique, s'unissent au gré de leurs intérêts, renforcent leurs armées, investissent dans la recherche, font croître des firmes mondiales... Aspirant à détenir tous les attributs de la puissance, ils semblent en mesure de renverser un monde dans lequel les rênes du pouvoir échapperaient aux Occidentaux.
Ce livre, qui ne dresse pas le portrait d'une sélection de pays émergents mais étudie les dynamiques de groupe, fait le point sur la notion d'émergence et s'interroge sur les armes qu'utilisent les nouvelles puissances pour bâtir un monde nouveau, dégagé de l'hégémonie occidentale, mais aussi sur les fragilités de leur stratégie renversante. Les puissances émergentes nous préparent-elles un monde meilleur ? Pire ? En tout cas, elles changent le monde.
1949 : la radio retransmet le duel épique entre Coppi et Bartali sur le Giro. Jour de fête de Jacques Tati vient de sortir sur les écrans. Les bals musette font le plein. Alors, au milieu de ce bonheur tout juste retrouvé, comment expliquer la mort suspecte d'un chef syndicaliste ? Qui envoie des lettres de menaces à un homme d'affaires spécialisé dans le transport de travailleurs italiens ? Pourquoi son pigeon voyageur favori est-il empoisonné ? Et toutes ces affaires sont-elles liées ? Michel Van Loo, le célèbre détective bruxellois, va mener l'enquête qui le conduira à Grâce-Berleur, petite ville de corons, noire de suie et de misère, et à Liège, encore marquée par les stigmates de la guerre. Le cerveau heureusement alimenté par la gueuze grenadine, accompagné de ses amis - Federico, l'ancien résistant communiste devenu coiffeur, les Motta, deux syndicalistes de choc, et Hubert, le pharmacien juif polonais - et épaulé par Anne, sa jolie fiancée, Michel Van Loo va pénétrer les eaux troubles du trafic de main-d'oeuvre à grande échelle entre l'Italie et les charbonnages wallons, un trafic encouragé par l'Église et les hommes politiques des deux pays. Dans cette troisième enquête de Michel Van Loo, on retrouve l'humour ravageur, l'ironie mordante et la pétillance malicieuse d'Alain Berenboom. Un vrai régal !