Page après page, l’auteur nous invite à suivre au quotidien Lucille et Arthur, deux adolescents pour qui la vie n’est ni facile, ni douce. C’est avec justesse, émotion et pudeur qu’il va faire de nous des témoins, jamais des voyeurs, de ces deux vies chahutées. À travers ce récit âpre, rigoureux et sans concession, Ludovic Debeurme ne joue pas le jeu du pathos ou du désespoir, au contraire il sait avec grand talent mettre en lumière la subtilité des sentiments de ses personnages, faire surgir l’énergie, la tendresse et l’amour qui pourront permettre à ces deux êtres en perdition de renaître. En laissant au lecteur le temps d’appréhender ces personnages, en s’attachant à toutes les complexités de leur deux personnalités, Ludovic Debeurme réussit à nous amener à un troublant sentiment de proximité avec ceux-ci.
Lucille est retournée vivre chez sa mère. L’anorexie semble être un mauvais souvenir, elle est choyée par sa mère, mais ses démons continuent de la hanter. L’absence du père, et la présence d’Arthur, son fiancé, en prison, pour meurtre. L’horreur du monde carcéral est toute aussi pesante pour Arthur… La cohabitation avec les autres détenus, d’authentiques durs à cuire, impitoyables entre eux. Arthur est amené à partager sa cellule avec un vieil homme effacé, qui affirme être en prison pour fraude fiscale, mais est soupçonné d’être un infâme pédophile. Parallèlement à cela, Renée, une jeune fille de l’âge de Lucille, erre dans les rues, et entretient une relation difficile avec un homme marié, plus âgé qu’elle. Comme Lucille, elle est à la recherche du père. Les douleurs physiques et mentales de tous ces personnages vont finir par se retrouver…