Aldo, à la suite d'un chagrin d'amour, demande une affectation lointaine au gouvernement d'Orsenna. S'ensuit alors la marche à l'abîme des deux ennemis imaginaires et héréditaires.
Les pays comme les civilisations sont mortels. C'est à ce fascinant spectacle que Julien Gracq nous convie ici. Cette insolite histoire de suicide collectif laisse une subtile et tenace impression de trouble.
Écrivain, scénariste et metteur en scène, Jean-Claude Carrière nous fait ici l’inventaire de sa vie – une vie fertile, toute de mouvement, ponctuée de rires et dirigée par une curiosité sans limite. “Ce livre est une commande, mais j’ai dit oui sans hésiter, et je me suis vite pris au jeu. Car c’est un jeu : il s’agit de choisir sa vie, exercice difficile au début d’un parcours, mais qui devient plus facile, et plus ludique, quand on approche de la fin.”
Après Bardadrac et Codicille, l'auteur livre avec Apostille le troisième volume de son abécédaire personnel. Une succession de souvenirs et de pensées qui se bousculent entre un point de vue politique, une rêverie musicale ou un avis littéraire - Flaubert, Stendhal, Proust ont une place de choix et viennent scander ce récit à tiroir. Tout est servi avec délicatesse et élégance quand il s'agit des autres et avec dérision ou pudeur quand il s'agit de soi-même. L'humour n'est pas en reste et s'inscrit comme un des dénominateurs communs de ces petites chroniques parfois nostalgiques et souvent incisives.
L'industrie du disque part en capilotade. Noël Fontana, le patron de Nrv Music, ne sait plus à quel saint se vouer. Pressé par son conseil d'administration, aculé à faire du résultat au risque de perdre son job, il conçoit un plan audacieux qui devrait le sortir d'affaire : orchestrer la mort du chanteur vedette de Nrv Music, Jim Chance. Mais à peine Fontana a-t-il eu le temps de vendre son idée à Jim Chance, que celui-ci est mystérieusement kidnappé. L'enlèvement est revendiqué par un groupe inconnu des services de police, "Les vinylpirates". Fontana, jamais à court d'idée, confie une enquête officieuse à Fino, un manager de Nrv Music, et à Manchette, un journaliste et fidèle aficionado de Jim Chance. Vont-ils retrouver le chanteur préféré des Français? Avec "A mort l'artiste", Nicolas Gautier a conjugué ses deux passions, la musique et les polars. Il en est né un roman policier d'un genre nouveau, une sorte de detective story amorale et brutale mais dans laquelle le burlesque fait sa grande entrée par le biais de Fino et Manchette, détectives malgré eux.
Le Mot de l'éditeur : Papa was not a Rolling Stone
L’autofiction coup de poing d’une jeune « juive-kabyle » issue la Courneuve qui s’est sortie d’une enfance chavirée avec une détermination et une énergie tout à fait hors du commun.
Lili n’est pas d’une nature à baisser les bras. Elle a cette certitude chevillée au corps « qu’il faut dépasser ses malheurs en klaxonnant bien fort, garder ses cheveux au vent et continuer à offrir son beau visage au soleil ». Et pourtant les malheurs, Lili, elle les accumule. Issue d’une famille de juifs d’Afrique du Nord débarqués à la cité des 4000 à la Courneuve, elle est mise au monde sous X, car elle est le fruit de la honte et du déshonneur : un soir de Noël, après un flirt poussé dans une voiture, sa mère tombe enceinte d’un Kabyle qu’elle vient de rencontrer. Le grand-père Moïse, au cœur chaud, pris par le remords de l’abandon, reviendra chercher Lili à l’orphelinat. Mais en arrangeant un mariage avec Daniel, un catholique autoritaire qui voudra bien de sa fille déshonorée il livrera malgré lui sa petite-fille à la violence d’un beau-père destructeur et au déséquilibre psychique d’une mère fragile. Heureusement Lili aura toujours comme refuge le foyer aimant de Margaux et Moïse, ses grands-parents protecteurs. Et puis il y a Lahlou, Magid, Farid, Sosso, Mounhir, Karima et les autres copains de la banlieue, avec qui Lili trouvera les élans d’amitié et de solidarité qui donnent la force de s’en sortir, même quand on est né du mauvais côté du périphérique.
Sylvie Ohayon a 40 ans. Sortie porte Dorée est son premier livre.
Quand Grey débarque à Tokyo sans attaches, argent ni bagages, elle a beaucoup à prouver et encore plus à cacher. Sa rencontre avec Jason, pour lequel elle éprouve une fascination immédiate, est déterminante : il lui trouve un toit, une maison délabrée vouée à la démolition, et un emploi dans un club à hôtesses très privé. Ses clients ? Des yakuzas et un étrange infirme accompagné d’une nurse à la silhouette monstrueuse…
Mœurs inavouables, violence, écrasant secret… Ce nouvel univers est pourtant familier à Grey. Le but de son voyage ? Retrouver un mystérieux film à l’existence contestée datant de l’invasion de la Chine par les Japonais. Un seul homme pourrait l’aider. Un survivant du massacre qui refuse de répondre à ses questions...
Écrivain et essayiste, Michel Le Bris nous fait ici l’inventaire de sa vie, de ses passions, de ses amis, de ses lectures et de ses combats. “Je restais des heures à fixer l’horizon : là-bas, derrière la ligne bleue, il y avait des mondes, effrayants et splendides, et, à n’en pas douter, des îles de corail sous les cieux sans nuage. Un jour, moi aussi, je m’en irais ! […] Je suis parti. Du moins j’ai essayé. Voici quelques fragments de ce qui m’attendait, derrière la ligne d’horizon.”
Le Mot de l'éditeur :
Écrivain, essayiste, Gilles Lapouge nous fait ici l’inventaire de sa vie, de ses passions, de ses amis, de ses lectures et de ses souvenirs. “En général, mes souvenirs ont meilleure mémoire que moi. C’est pourquoi je les laisse faire. Je leur donne tous les pouvoirs.”
Correspondant de guerre, Euclides da Cunha raconte la répression, en 1896-1897, du soulèvement de Canudos conduit par son chef mystique Antonio Conselheiro, et il construit un mythe fondateur des plus complexes. Dans ce livre inclassable où le paysage, le climat et la flore sont des acteurs fondamentaux de la guerre, il fait passer le souffle de l’épopée et renvoie dos à dos deux barbaries : le mysticisme retardataire et la modernité aveugle...
Le Mot de l'éditeur : Lettres à Jean-Jacques Rousseau sur la nouvelle Héloïse Julie, ou La Nouvelle Héloïse connut, lors de sa publication en 1761, un succès sans guère de précédents dans l’histoire des lettres françaises et, jusqu’à la fin du siècle, quelques 72 éditions. Roman d’amour, mais aussi roman-somme et livre-guide, synthèse aimable des idées de Rousseau qui devient aux yeux de ses lecteurs une sorte de saint laïc et le maître des âmes sensibles qui ramenait à la vertu les cœurs égarés par la passion. Critiqué, parodié, raillé parfois par les professionnels de la critique, victime des sarcasmes de Voltaire, ce grand roman n’en eut pas moins un formidable impact sur le public et une influence qui se fera sentir jusqu’au romantisme. La Nouvelle Héloïse devra son succès à un public dont, pour la première fois, on connaît les réactions spontanées par les lettres d’admirateurs connus, obscurs ou anonymes. Lettres étonnantes, qui ne sont que spasmes et sanglots, délire, larmes de tendresse et de bonheur. Rousseau a eu l’intention de publier ces lettres qu’on rassemble ici, accompagnées d’un dossier contenant les comptes rendus parus dans la presse de l’époque.