Le Mot de l'éditeur : Dans Les Bijoux de la Castafiore (1963), les principaux protagonistes de la série se retrouvent à Moulinsart pour y vivre une véritable comédie classique à huis clos. Tournant résolument le dos à l’aventure pour s’attacher à la difficulté de la communication entre les êtres, un "anti-récit" truffé de malentendus et de quiproquos plus cocasses les uns que les autres. On y retrouve avec plaisir Bianca Castafiore accompagnée de sa camériste Irma et de son pianiste Igor Wagner.
On peut regarder l’histoire politique du XXe siècle comme l’histoire du combat de la démocratie contre ses ennemis extérieurs : le fascisme et le communisme. Ce combat s’est achevé avec la chute du mur de Berlin. D’après certains, il se prolonge contre de nouveaux ennemis – islamo-fascisme, terrorisme, dictateurs sanguinaires… Pour Todorov, ces dangers, certes réels, ne sont pas des candidats crédibles à cette succession. Le principal ennemi de la démocratie, c’est devenu elle-même, ou plutôt certains aspects plus ou moins visibles de son développement, qui en menacent jusqu’à l’existence même.
Le Mot de l'éditeur : En 1187, le jour de son mariage, devant la noce scandalisée, la jeune Esclarmonde refuse de dire « oui » : elle veut faire respecter son vœu de s’offrir à Dieu, contre la décision de son père, le châtelain régnant sur le domaine des Murmures. La jeune femme est emmurée dans une cellule attenante à la chapelle du château, avec pour seule ouverture sur le monde une fenestrelle pourvue de barreaux. Mais elle ne se doute pas de ce qui est entré avec elle dans sa tombe. Loin de gagner la solitude à laquelle elle aspirait, Esclarmonde se retrouve au carrefour des vivants et des morts. Depuis son réduit, elle soufflera sa volonté sur le fief de son père et son souffle parcourra le monde jusqu'en Terre sainte. Carole Martinez donne ici libre cours à la puissance poétique de son imagination et nous fait vivre une expérience à la fois mystique et charnelle, à la lisière du songe. Elle nous emporte dans son univers si singulier, rêveur et cruel, plein d’une sensualité prenante.
Le Mot de l'éditeur : « Elle n'avait pas eu une vie facile. Elle passait les détails, mais ce qu'il fallait qu'il sache, et puisque ça lui viendrait aux oreilles un jour ou l'autre elle devait le lui dire, c'est que les quatre hommes qu'elle avait aimés depuis son divorce étaient morts. Maurice faillit s'étrangler. Ils sont morts de quoi ? De mort naturelle, pardi ! Et ce fut elle qui s'étrangla de rire. Maurice la regardait, de plus en plus fasciné. Cette femme était exactement la femme dont il rêvait. Bon, maintenant que tu sais, tu restes ? Tu veux bien de moi ? Et comment ! Ils se tapèrent dans la main comme pour conclure une bonne affaire (et Maurice n'osait croire qu'il venait de croiser l'amour une seconde fois, de façon si brutale, si forte, si rapide). » En retrouvant des années plus tard une cousine perdue de vue, la narratrice se trouve plongée dans un univers qui l’effraie et la fascine jusqu’au vertige. Les personnages de ce nouveau roman de Nathalie Kuperman sont impressionnants de brutalité, presque de sauvagerie, et pourtant bouleversants de franchise, d’humanité blessée.
L'auteur Nathalie Kuperman vit à Paris. Après Nous étions des êtres vivants (2010), Les raisons de mon crime est son septième roman.
Le « palais » Stoclet, inscrit depuis 2009 sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, est la matérialisation d’un rêve, celui d’Adolphe Stoclet et de Suzanne Stevens. Fruit d’une passion, cette maison et les exceptionnelles collections qu’elle abrita (le volume contient notamment le répertoire des tableaux anciens de la collection), n’ont pu voir le jour que grâce à la réalisation des ambitions de deux générations d’hommes entreprenants qui bâtirent puis consolidèrent la grande fortune dont bénéficia le commanditaire du « Stocleon ». L’histoire de la maison et de la famille aux ramifications européennes qui l’habita se révèle être, au-delà du véritable mythe qu’est devenu le « palais » et des enjeux que représente son avenir, une saga menant de Vienne à Saint-Pétersbourg en passant notamment par Paris, Milan et les Indes Néerlandaises. Moments de la petite et de la grande histoire se mêlent durant près de deux siècles, faisant de celle d’un microcosme familial dont la discrétion fut proverbiale, une saga où se succèdent, en s’entremêlant souvent, les coups de génie des uns et les maladresses des autres dans un contexte où la passion, sous une forme ou sous une autre, est régulièrement au rendez-vous. En cette année du centenaire du « palais » Stoclet conçu comme « œuvre d’art totale », il importait non seulement d’en inscrire la réalisation dans la longue durée mais aussi de s’intéresser à celles et ceux dont il a été le dénominateur commun au fil du temps. Grâce à des sources nombreuses collectées dans plusieurs pays européens ainsi qu’aux Etats-Unis, ce livre constitue aussi une contribution à la meilleure connaissance de certaines facettes de l’histoire économique, sociale et culturelle de la période contemporaine.
Le Mot de l'éditeur : En créant le personnage de Zénon, alchimiste et médecin du XVIe siècle, Marguerite Yourcenar, l'auteur de Mémoires d'Hadrien, ne raconte pas seulement le destin tragique d'un homme extraordinaire. C'est toute une époque qui revit dans son infinie richesse, comme aussi dans son âcre et brutale réalité ; un monde contrasté où s'affrontent le Moyen Âge et la Renaissance, et où pointent déjà les temps modernes, monde dont Zénon est issu, mais dont peu à peu cet homme libre se dégage, et qui pour cette raison même finira par le broyer.
Le Rouge et le Noir, roman central de Stendhal, porte un titre qui symbolise la table de jeu. Une fois une couleur amenée il n'est plus temps de revenir en arrière. Mais le jeu comporte une direction ou un dessous des cartes qui est l'énergie. La présence, le degré ou l'absence de l'énergie, voilà ce qui fait une destinée. Le Rouge et le Noir, c'est le roman de l'énergie, celle d'un jeune homme ardent, exigeant et pauvre dans la société de la Restauration. Il a pour sous-titre : Chronique de 1830, cela signifie la France, toute la France, la Province et Paris. Julien est le délégué à l'énergie provinciale, le délégué du talent à la carrière, des classes pauvres à la conquête du monde. L'énergie de Julien ne va pas sans une violence de tempé-rament, une intensité de chauffe qui le conduit à l'échafaud. Cette peinture, pleine, puissante, normale de l'énergie d'un homme, d'un pays, d'une époque, compose une oeuvre immense que son temps ne comprit pas mais dont la vivante influence n'est pas encore épuisée.
Dans les années 1600, John Backthorne, un navigateur anglais, aborde aux côtes du Japon. Dans ce pays inconnu, mystérieusement, en proie à de sauvages divisions féodales et où s'accomplit l'irrésistible ascension de Toranaga, qui deviendra "Shogun", le maître du Japon, John Backthorne va vivre une extraordinaire aventure. D'une foule de personnages vivants et divers, père jésuites, guerriers, prostituées, se détache la figure de la très belle Mariko, épouse d'un samourai, qui s'éprend de Backthorne. Leur amour sera semé de guets-apens, d'intrigues cruelles et d'assassinats... Dans cette vaste saga, deux civilisations s'affrontent. Le Japon révèle aux yeux d'un Occidental tous ses contrastes: sa férocité et les rites de sa politesse, les raffinements de son érotisme et sa fascination de la mort.
Dans les montagnes mexicaines de la sierra Madre, là où les AK-47 sont des objets fétiches, où les narcotrafiquants sont rois et où les grands-mères vendent de la cocaïne, nombreuses sont les façons de mourir. C'est pourtant là que Richard Grant a décidé de se rendre.
Ce livre raconte son voyage. Risqué. Saignant.
- C'est nous les vrais tueurs, ici. Au nord, ils produisent plus de drogue, mais ici, on est des tueurs à cent pour cent.
Son chapeau de cow-boy blanc en paille tressée était orné d'un scorpion d'argent ; dès que je l'ai vu, j'ai su que j'étais dans de sales draps.
Les lumières oscillantes se rapprochent et je m'écrase à nouveau contre l'écorce plissée de l'arbre. Je détourne la tête, de peur que mon visage ne réfléchisse la lumière. L'air me manque, mon souffle devient plus court, plus silencieux. Les lumières s'éloignent et je me remets à courir. Les yeux écarquillés, le pas hésitant, tel un cerf effrayé, je m'enfonce dans la forêt et dans le noir.
« Grant a su restituer avec exactitude ces instants de terreur animale où, entouré par des trafiquants de drogue inexplicablement hostiles, soûls et défoncés à la cocaïne, il réalise la gravité des ennuis qu'il est en train de s'attirer. »
Ed King, Sunday Times
« Des récits magnifiquement toniques, écrits avec le coeur et les couilles. Dans un monde où la littérature de voyage est souvent dominée par des textes psychologiques et compliqués, on est heureux de découvrir un écrivain n'ayant pas peur de regarder franchement ce qui se passe autour de lui, plutôt qu'en lui... »
Dea Birkett, Literary Review
« Un voyage brutal, haut en couleurs à travers la sierra Madre... Grant est un formidable auteur de récits de voyage et son livre fourmille de moments incroyables, d'escapades dangereuses, de conversations surprenantes sur fond de considérations historiques. »
Naufragé, réduit en esclavage par les Indiens, colporteur, guérisseur et chaman, piéton infatigable de l'Amérique du Nord, qu'il explore de la Floride à la côte ouest pour gagner ensuite Mexico, Alvar Nuñez Cabeza de Vaca rentrera en Espagne avec une idée toute neuve - et scandaleuse : les Indiens sont des hommes. Dans la Relation qui forme la première partie de cet ouvrage, il raconte son périple nord-américain, de février 1528 à juillet 1536.
Trois ans après son retour, il repart à la poursuite de son rêve américain. Cette fois, il est gouverneur du Rio de la Plata - la porte du Pérou fabuleux. Il essaie d'appliquer son idée de la conquête par la douceur : il y gagne l'amitié des Indiens, et la haine des Espagnols, qui le déposent et le renvoient au roi, fers aux pieds. Son aventure terrestre tourne court, mais son aventure spirituelle se poursuit chaque fois que l'on redécouvre la qualité humaine de ce «conquistador» hors du commun, telle qu'elle transparaît dans ses Commentaires.