« Longtemps j’ai pensé que le jour où je parviendrais à publier un
livre sur mon père, je cesserais définitivement d’écrire. »
Ecrire sur son père : tel est le contrat signé par la narratrice avec
un grand éditeur. Mais comment aborder ce personnage aux masques
toujours différents, aux zones d’ombre opaques ? Comment présenter cet
homme-caméléon, Juif d’origine, mais qui s’engagea auprès de la cause
palestinienne, époux et père en apparence convenable mais qui entretint
sous le toit familial une relation adultère, chirurgien renommé mais
qui, contre toute attente, mit fin à ses jours ?
Pour venir à bout de cet ouvrage impossible, la narratrice va se
glisser dans la peau d’un personnage fictif, Adam, fils imaginaire
qu’elle a toujours rêvé d’être et auquel elle va progressivement
s’identifier. A travers ce regard masculin se dessine alors le portrait
tendre et amer d’un père à la personnalité multiple : charismatique au
point d’en être dominateur, doté d’un caractère imprévisible, séducteur
invétéré, comme en témoigne sa liaison avec une jeune Russe,
l’énigmatique Elena…
Parallèlement au tableau qu’elle dresse de cet homme en quête de
paternité, la narratrice se laisse entraîner dans une relation
passionnée avec son éditeur : entre répulsion et domination, cette
liaison va permettre de révéler les secrets d’une vie baignant dans le
mensonge et l’illusion, dans laquelle s’enchevêtrent engagement
politique, refus de la judéité, corruption, trahison, tabous sexuels.
Vrai et faux, chimère et réalité, passé et présent s’entremêlent ainsi
en un ballet trouble savamment orchestré par l’auteur, qui, au même
titre que ses personnages, exerce une véritable domination sur son
lecteur.
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« Keith me » n’est pas un livre de plus sur les Rolling Stones. Il
n’est pas non plus la biographie de Keith Richards, ni l’autobiographie
amoureuse d’Amanda Sthers. « Keith me » est pourtant ces trois livres à
la fois : par un tour de force littéraire assez impressionnant, Amanda
Sthers, Andréa Stein dans le roman, est entrée dans la peau de Keith
Richards. Elle est ce visage étouffé de rides, elle est cet enfant
perdu dans le parc municipal de Dartford. Elle est l’amant de Mick
Jagger quand ils font l’amour pour la première fois, elle est ce
guitariste de génie qui s’envoie les plus belles filles du monde, elle
a pris les mêmes drogues, suivi le même diable et survécu à tout. Elle
est aussi, entre les lignes, une jeune femme qui vient de rompre avec
le père de ses enfants, cette éternelle jeune fille que personne ne
prend vraiment au sérieux ni au tragique et qui semble devoir connaître
quelques vrais malheurs avant d’être reconnue comme artiste. Comment
surmonter un chagrin, comment raconter une rupture sur un mode et sur
un ton neufs : en changeant de personnalité, en changeant de rôle et de
sexe, en devenant ce vieux garçon qui a sniffé les cendres de son père.
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Avec ce premier livre constitué en un long récit structuré, Ruppert
& Mulot confirment que chaque nouveau livre est pour eux l'occasion
de se remettre en question et d'inventer de nouvelles formes de
narration. Avec ce 5ème ouvrage à L'Association, le duo de choc de la
nouvelle génération s'attaque donc à un grand format de la densité
d'une centaine de pages, continuant à imbriquer expérimentations
structurelles et regard déviant sur les tares de notre société. Le
milieu de la Peinture et une trame policière leurs fournissent ici le
prétexte à une réflexion sur l'Art et le simulacre, et à un
questionnement sur la spécificité du médium Bande Dessinée. Tout au
long du livre, de longues scènes d'action muettes alternent avec des
passages statiques de dialogues entre les protagonistes et un
instructeur judiciaire. Cette articulation de registres opposés et de
temporalités décalées crée une dynamique inédite dans le déroulement du
récit et réclame une lecture participative du lecteur, comme cela est
devenu la marque de Ruppert & Mulot. Dès lors, cette histoire de
tableaux, de détectives et d'adultère devient avant tout une question
de style.
Ruppert & Mulot se sont vus décerner le prix Révélation du Festival
International de la Bande Dessinée d'Angoulême en 2007 pour leur livre
Panier de singe
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Piquera bien, qui piquera le dernier! Et voilà notre petit poilu
catapulté dans un magnifique potager. Mais tous aux abris car l'ennemi
rôde... La vilaine guêpe et son dard pointu ne laisse personne
tranquille, pas même notre petit poilu! Heureusement, les nouveaux amis
sont là accueillants et protecteurs mais jusqu'à quand... Oe
c'est le moment d'apprendre à ne plus se laisser faire et à tous s'unir
contre les empêcheurs de jouer en rond!
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Une maison cartonnée a rabats, pleine de flaps et de gommettes pour
s’amuser et apprendre en compagnie d’Honoré. Tous les mots de la maison
de la cave au grenier !
La Maison d’Honoré cache mille et une surprises, sous les rabats on y
découvrira tous les objets, les ustensiles utiles de l’atelier à la
penderie. C’est un livre maison à déplier pour regarder tout ce qu’il
s’y passe, au fil des saisons.
C’est un livre jeu avec des autocollants repositionnables pour décorer
à son idée le jardin d’Honoré. Avec Honoré et ses amis, aucun risque de
s’ennuyer !
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Tome 1 : Ancien rédacteur de Millénium, revue d'investigations sociales et
économiques, Mikael Blomkvist est contacté par un gros industriel pour
relancer une enquête abandonnée depuis quarante ans. Dans le huis
clos d'une île, la petite nièce de Henrik Vanger a disparu,
probablement assassinée, et quelqu'un se fait un malin plaisir de le
lui rappeler à chacun de ses anniversaires. Secondé par Lisbeth
Salander, jeune femme rebelle et perturbée. placée sous contrôle social
mais fouineuse hors pair, Mikael Blomkvist, cassé par un procès en
diffamation qu'il vient de perdre, se plonge sans espoir dans les
documnts cent fois examinés, jusqu'au jour où une intuition lui fait
reprendre un dossier. Régulièrement bousculés par de nouvelles
informations, suivant les méandres des haines familiales et des
scandales financiers. lancés bientôt dans le monde des tueurs
psychopathes, le journaliste tenace et l'écorchée vive vont résoudre
l'affaire des fleurs séchées et découvrir ce qu'il faudrait peut-être
taire. A la fin de ce volume, le lecteur se doute qu'il rencontrera à
nouveau les personnages et la revue Millenium. Des fils ont été
noués, des portes ouvertes. Impatient, haletant, on retrouvera Mikael
et sa hargne sous une allure débonnaire, et Lisbeth avec les zones
d'ombre qui l'entourent, dans -Millénium 2 - La fille qui rêvait d'un
bidon d'essence et d'une allumette ; Millénium 3 -La Reine dans le
palais des courants d'air.
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«Ils étaient jeunes, instruits, tous les deux vierges avant leur nuit
de noces, et ils vivaient en des temps où parler de ses problèmes
sexuels était manifestement impossible…» Le soir de leur mariage,
Edward Mayhew et Florence Ponting se retrouvent enfin seuls dans la
vieille auberge du Dorset où ils sont venus passer leur lune de miel.
Mais en 1962, dans l'Angleterre d'avant la révolution sexuelle, on ne
se débarrasse pas si facilement de ses inhibitions et du poids du
passé. Les peurs et les espoirs du jeune historien et de la violoniste
prometteuse transforment très vite leur nuit de noces en épreuve de
vérité où rien ne se déroule selon le scénario prévu.
Dans ce roman dérangeant, magistralement rythmé par l'alternance des
points de vue et la présence obsédante de la nature, Ian McEwan excelle
une nouvelle fois à distiller l'ambiguïté, et à isoler ces moments
révélateurs où bifurque le cours d'une vie.
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Melnitz, c’est la saga de la famille Meijer, une famille juive suisse,
de 1871 à 1945 – de la guerre franco-prussienne à la fin de la deuxième
guerre mondiale. Un grand roman salué comme le « Cent ans de solitude »
suisse.
En 1871, les Meijer – Salomon le marchand de bestiaux, sa femme Golda,
leur fille Mimi, romanesque et coquette, et Hannele, une orpheline
qu’ils ont élevée, vivent à Endingen, bourgade helvétique qui fut
longtemps l’une des deux seules où les Juifs étaient autorisés à
résider.
L’arrivée, impromptue, de Janki, un vague cousin, qui s’installe chez
eux, va bouleverser ce petit monde clos. Il aurait, dit-il, vécu à
Paris. Il est beau parleur, hâbleur et ambitieux. Il ouvre à Baden, la
ville voisine, un magasin « Aux Tissus de France », et, épouse Hannele
la laborieuse, qui va travailler avec lui avant de fonder son propre
magasin, les « Galeries Modernes ». Mimi épouse Pin’has, le fils du
boucher et érudit talmudiste, follement amoureux d’elle et qui le
restera toute sa vie.
La famille Meijer a commencé son ascension sociale, quitte peu à peu
Endingen pour Baden, puis Zürich. Entre dans la modernité.
Parallèlement, Janki multiplie les efforts pour être admis dans la
société suisse, toujours foncièrement antisémite. Son fils François va
finir, dans le même espoir, par se convertir.
Comme toutes les familles, les générations successives de Meijer vivent
leurs amours, leurs drames, leurs succès et échecs professionnels,
évoluent- y compris sur le plan religieux - en passant du 19ème au
20ème siècle. Mais leur histoire est profondément marquée par
l’Histoire. Ainsi, pendant la guerre de 14, Zalman, le gendre de Janki,
ancien militant syndicaliste aux Etats-Unis, franchit les lignes de
front pour aller chercher son fils Ruben, qui étudie dans une Yechiva
au fin fond de la Galicie, où avancent les Cosaques. Cependant
qu’Alfred, le fils de François, est soldat dans l’armée française et
tué en Alsace. En 1937, Hillel – petit-fils de Zalman – ardent sioniste
qui se prépare à l’émigration en Eretz Israël – se bat, à Zürich, avec
les pro-hitlériens du Front National. Arthur, le plus jeune fils de
Janki et Hannele, devenu médecin, soigne gratuitement les enfants juifs
réfugiés d’Allemagne, acceptés pour 3 mois en Suisse, et finit par
épouser la mère de deux d’entre eux, afin de lui permettre de recevoir
un visa d’entrée en Suisse – laquelle a fermé ses portes aux
persécutés. Ruben, devenu rabbin dans une ville allemande, décrit dans
ses lettres une situation de plus en plus sombre, mais refuse
d’abandonner sa communauté. Il va disparaître, avec sa famille.
1945 : L’Oncle Melnitz est de retour et raconte. La première phrase du
livre a dit de lui :« Après sa mort, il revenait. Toujours. » Il
apparaissait aux moments cruciaux auprès de l’un ou l’autre des Meijer
pour évoquer des souvenirs, souvent tragiques, du passé, leur rappeler
qu’ils ne sont pas des Suisses tout à fait comme les autres. A présent,
lui qui sait tout – Melnitz ou la mémoire – raconte aux Meijer
survivants, et à qui veut l’entendre, des événements du passé récent,
incroyables, « surtout ici en Suisse où l’on a vécu toutes ces années
sur une île », et que souvent l’on aurait préféré ignorer.
« Vous avez eu de la chance, vous, ici, en Suisse », observe l’oncle
Melnitz…
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Vétéran de la guerre du Vietnam, l'ancien marine et tireur d'élite Bob
Lee Swagger coule une retraite paisible dans l'Idaho lorsqu'il reçoit
la visite de Philip Yano, un Japonais porteur d'une étrange requête. En
1945, lors de la sanglante bataille d'Iwo Jima, leurs pères respectifs,
soldats dans des camps opposés, se sont affrontés. C'est le major Earl
Swagger qui a vaincu le capitaine Yano. Philip Yano cherche aujourd'hui
à retrouver le sabre de son père, afin d'honorer sa mémoire. Touché par
cette demande, Bob Lee décide de l'aider. Il ignore encore que cette
quête le conduira jusqu'au Japon, où le mystérieux sabre est l'objet de
toutes les convoitises. En particulier celle du Shogun, maître du
marché de la pornographie nippone et chef d'un gang de yakuzas
ultranationalistes. C'est le début d'une plongée dans les bas-fonds de
Tokyo, son monde du crime gouverné par des codes anciens, où
politiciens corrompus et tueurs impitoyables, pétris de l'esprit des
samouraïs, se partagent argent, sexe et pouvoir. Un monde fermé dans
lequel le gain Bob Lee Swagger ne pourra s'immiscer qu'en adoptant la
même arme que ses adversaires : la voie du sabre. Hommage aux grands
maîtres du cinéma japonais, Le 47e Samouraï est un véritable tour de
force, qui réussit avec brio la synthèse entre le film de samouraï et
le thriller américain.
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Maria-Theresia von Paradis naît à Vienne, en 1759 sous d’heureux
auspices. Fille unique du conseiller de l’Impératrice, admirée pour sa
beauté et son talent précoce pour le piano, elle est atteinte encore
enfant par une cécité brutale. A dix-sept ans, son père qui lui a déjà
fait subir des traitements inopérants et douloureux la confie au
célèbre magnétiseur Mesmer. Entre la patiente et le médecin le courant
passe, magnétique et amoureux. Jusqu’à lui faire recouvrer la vue et
l’envie de la reperdre. Car Maria-Theresia comprend vite ce dont sa
cécité la protégeait : le pouvoir, le calcul, le ressentiment,
l’avidité, tout ce qui agite les hommes et leur enlève toute sérénité.
Elle préférera redevenir aveugle et pianiste émérite. De la passion à la détermination d’inventer sa
vie en dépit des embûches, tout est dit dans ce roman court, maîtrisé,
juste et envoûtant, qu’on peut lire comme un conte qui redonne foi en
l’Homme et en ses ressources insoupçonnées.
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