Podcasts

Les Podcasts de la librairie Filigranes à Bruxelles. Coups de coeur et rencontres avec des auteurs.

Gani Jakupi présente, Ludovic Debeurme, "Lucille", "Renée", Futuropolis

Debeurmelucille

Page après page, l’auteur nous invite à suivre au quotidien Lucille et Arthur, deux adolescents pour qui la vie n’est ni facile, ni douce. C’est avec justesse, émotion et pudeur qu’il va faire de nous des témoins, jamais des voyeurs, de ces deux vies chahutées. À travers ce récit âpre, rigoureux et sans concession, Ludovic Debeurme ne joue pas le jeu du pathos ou du désespoir, au contraire il sait avec grand talent mettre en lumière la subtilité des sentiments de ses personnages, faire surgir l’énergie, la tendresse et l’amour qui pourront permettre à ces deux êtres en perdition de renaître. En laissant au lecteur le temps d’appréhender ces personnages, en s’attachant à toutes les complexités de leur deux personnalités, Ludovic Debeurme réussit à nous amener à un troublant sentiment de proximité avec ceux-ci.

Debeurmerenee

Lucille est retournée vivre chez sa mère. L’anorexie semble être un mauvais souvenir, elle est choyée par sa mère, mais ses démons continuent de la hanter. L’absence du père, et la présence d’Arthur, son fiancé, en prison, pour meurtre. L’horreur du monde carcéral est toute aussi pesante pour Arthur… La cohabitation avec les autres détenus, d’authentiques durs à cuire, impitoyables entre eux. Arthur est amené à partager sa cellule avec un vieil homme effacé, qui affirme être en prison pour fraude fiscale, mais est soupçonné d’être un infâme pédophile. Parallèlement à cela, Renée, une jeune fille de l’âge de Lucille, erre dans les rues, et entretient une relation difficile avec un homme marié, plus âgé qu’elle. Comme Lucille, elle est à la recherche du père. Les douleurs physiques et mentales de tous ces personnages vont finir par se retrouver…

Mathieu Bonhomme présente, Marion Montaigne, "Tu mourras moins bête", Ankama

Tumourrasmoinsbete

Dans cette adaptation en bande dessinée de son blog (plus de 5 000 visiteurs chaque jour), l’auteur s’amuse à vulgariser la science en mêlant rigueur scientifique, pédagogie et… humour !

Corinne Hoex présente, Antoine Wauters, "Césarine de nuit", Cheyne Editeur

Cesarinedenuit

"Un texte dur avec des mots doux", dit de ce livre Antoine Wauters. On ne saurait mieux exprimer le trouble qui saisit le lecteur à mesure qu'il avance dans ce conte cruel. Césarine et Fabien sont deux jumeaux, issus d'une famille paysanne, que leurs- parents abandonnent. Ce n'est pas tant leur périple d'enfants perdus, fuyards tôt "repris en main", traînés d'institution en asile, qui nous retient : c'est la violence de la traque et des traitements qu'on leur inflige pour les faire rentrer dans l'ordre.
On a tôt fait de comprendre que l'enjeu de ce récit dépasse de loin la simple compassion pour une innocence martyrisée. Ce que l'Autorité mystérieuse et impitoyable qui met Césarine et Fabien en prison cherche à corriger en eux, c'est leur indocilité, leur faim de vie libre, leur nature non conforme. Et le conte se mue en réquisitoire implacable contre un monde, le nôtre, qui s'acharne par des moyens très légaux sur qui ne se soumet pas à ses lois et ses normes.
En ces enfants, c'est le désir qu'on assassine.

Julien Kaibeck présente, Michel Houellebecq, "La possibilité d'une île", Fayard

Possibiliteduneile

Le pitch ? Quel pitch ?
Il est impossible d’en dévoiler un. Le quatrième roman de Michel Houellebecq, par son ampleur, ses ambitions, sa façon bien à lui de déjouer tout pronostic, échappe à cette pratique paresseuse de la critique moderne.
Alors qu’en dire ?
Dire que les éditeurs étrangers les plus importants (US, Grande-Bretagne, Allemagne, Italie, Espagne, Suède, Japon…), l’ont lu sur manuscrit et aussitôt acheté.
Dire aussi qu’ils n’ont pas été avares de compliments. L’un louant son humour décalé, l’autre célébrant son lyrisme, le troisième avouant à quel point il avait d’abord ri, puis frémi devant cette fresque admirablement construite, où tout est à sa place, sans effort apparent, comme soulevé par une intelligence qui lance un défi à la raison, un avertissement salutaire.
En un mot, soufflé par l’auteur lui-même : « Je crois que c’est mon meilleur livre. »

Béatrice Godlewicz présente, Amoz Oz, "Une histoire d'amour et de ténèbres", Gallimard

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« Tu veux jouer à inventer des histoires ? Un chapitre chacun ? Je commence ? Il était une fois un village que ses habitants avaient déserté. Même les chats et les chiens étaient partis. Et les oiseaux aussi. »
Le petit garçon qui joue ainsi à inventer des histoires à la demande de sa mère est devenu un grand romancier. Sa mère n'est plus là, mais il tient malgré tout à poursuivre le récit de l'existence tumultueuse de sa famille et de ses aïeux. Son récit quitte donc le quartier modeste de Jérusalem où il est né, remonte le temps, retourne en Ukraine et en Lituanie, et fait revivre tous les acteurs de cette tragi-comédie familiale, qu'ils soient prophète tolstoïen, séducteur impénitent, mauvais poète, kibboutznik idéaliste, ou vrai savant. Leurs vies sont parfois broyées par la grande Histoire – l'Europe les rejette, l'Orient se montre hostile – et toujours marquées par leurs propres drames intimes, illusions perdues et rêves avortés. Au cœur d'une narration riche, d'une ampleur et d'une puissance romanesque jusque-là inconnues dans l'œuvre d'Amos Oz, la disparition tragique de la mère demeure la question à laquelle ce roman cherche une réponse. Une histoire d'amour et de ténèbres est un livre bouleversant où l'histoire d'un peuple et la vérité d'un homme se confondent.

Olivier Hubac présente, Sylvia Delannoy, "Géopolitique des pays émergents", Puf

Geopolitiquepaysemergents

Nouveaux trésoriers du monde, les pays émergents prêtent de l'argent aux vieilles puissances dont le déclin paraît irrémédiable, rachètent des terres en Afrique, s'unissent au gré de leurs intérêts, renforcent leurs armées, investissent dans la recherche, font croître des firmes mondiales... Aspirant à détenir tous les attributs de la puissance, ils semblent en mesure de renverser un monde dans lequel les rênes du pouvoir échapperaient aux Occidentaux.
Ce livre, qui ne dresse pas le portrait d'une sélection de pays émergents mais étudie les dynamiques de groupe, fait le point sur la notion d'émergence et s'interroge sur les armes qu'utilisent les nouvelles puissances pour bâtir un monde nouveau, dégagé de l'hégémonie occidentale, mais aussi sur les fragilités de leur stratégie renversante. Les puissances émergentes nous préparent-elles un monde meilleur ? Pire ? En tout cas, elles changent le monde.

Jean-Claude Zylberstein présente, Franck Conroy, "Corps et âme", Gallimard

Corpsetame

Dès son plus jeune âge, Claude Rawlings s'entraîne à tapoter de petites mélodies sur un minuscule piano-console. Autour de lui, une mère chauffeur de taxi et alcoolique, de la vaisselle sale, des journaux éparpillés, des piles de paperasse et des cancrelats. S'il s'accommode tant bien que mal de la dureté du réel, surfe sur l'inattendu et s'accroche à la vie comme à sa passion, rien ne semble le disposer à une longue carrière de concertiste et de compositeur. Et pourtant...

Irrésistible ascension d'un jeune prodige, Corps et âme est un roman doux-amer, empreint d'une chaleureuse humanité. En ancrant son récit dans le New York des années quarante, Frank Conroy recompose avec justesse et tendresse un univers d'entraide, de débrouillardise et de ténacité, où le rêve américain a encore droit de cité.

Alain Berenboom présente, Natasha Solomons, "Le manoir de Tyneford", Calmann-Levy

Manoirdetyneford

Au printemps 1938, l'Autriche n'est plus un havre de paix pour les juifs. Elise Landau, jeune fille de la bourgeoisie viennoise, est contrainte à l'exil. Elle ne sait rien de l'Angleterre, si ce n'est qu'elle ne s'y plaira pas. Tandis que sa famille attend un improbable visa pour l'Amérique, elle devient domestique dans une grande propriété du Dorset, c'est elle désormais qui polit l'argenterie et sert à table. Au début, tout lui paraît étranger. Elle se fait discrète, dissimule les perles de sa mère sous son uniforme, tait l'humiliation du racisme, du déclassement, l'inquiétude pour les siens et ne parle pas du manuscrit que son père, écrivain de renom, a caché dans son alto. Mais la guerre gronde, le monde change et Elise l'insouciante est forcée de changer à son tour. Elle s'attache aux lieux, s'ouvre aux autres, se fait aimer et provoque même un scandale en dansant avec le fils du maître des lieux lors d'une soirée inoubliable au manoir. Il y a quelque chose d'enchanteur à Tyneford. Elise y apprendra qu'on peut vivre plus d'une vie et que l'on peut aimer plus d'une fois.

Patrick Roger présente, Philip Jodidio, "Renzo Piano", Taschen

Renzopiano

"La gamme des réalisations de Renzo Piano frappe à la fois par son envergure et par sa diversité de taille, de forme et de matière. La sensibilité de cet architecte est véritablement représentative de l'essentiel de ce siècle et des siècles précédents." C'est en ces mots que le jury du Pritzker Prize a rendu hommage à l'œuvre de Renzo Piano au moment de lui décerner la prestigieuse récompense en 1998. Alors que certains architectes possèdent un style très personnel, Piano s'attache, quant à lui, tout simplement à appliquer un ensemble d'idées cohérentes à de nouveaux projets par une extraordinaire diversité de moyens. "Ce qu'il y a de merveilleux avec l'architecture, c'est cette impression qu'à chaque fois la vie recommence", explique Piano. "Comme pour un réalisateur qui tournerait une histoire d'amour, un western ou un film policier, l'architecte se trouve à chaque nouveau projet confronté à un monde nouveau." Voilà pourquoi la griffe de Piano ne se discerne pas au premier coup d'œil dans des réalisations aussi différentes que le Centre Pompidou de Paris (1971-77), l'aéroport du Kansai d'Osaka, au Japon (1990-94), ou le Centre culturel Tjibaou de Nouméa en Nouvelle-Calédonie (1993-98). Cette fascinante monographie, illustrée par des photographies, dessins et plans, couvre jusqu'à ce jour toute la carrière de Piano.

Véronique Biefnot présente, Sofi Oksanen, "Purge", Stock

Purge

En 1992, l’union soviétique s’effondre et la population estonienne fête le départ des Russes. Mais la vieille Aliide, elle, redoute les pillages et vit terrée dans sa maison, au fin fond des campagnes.
Ainsi, lorsqu’elle trouve Zara dans son jardin, une jeune femme qui semble en grande détresse, elle hésite à lui ouvrir sa porte. Ces deux femmes vont faire connaissance, et un lourd secret de famille va se révéler, en lien avec le passé de l’occupation soviétique et l’amour qu’Aliide a ressenti pour Hans, un résistant. La vieille dame va alors décider de protéger Zara jusqu’au bout, quel qu’en soit le prix.
Sofi Oksanen s’empare de l’Histoire pour bâtir une tragédie familiale envoûtante. Haletant comme un film d’Hitchcock, son roman pose plusieurs questions passionnantes : peut-on vivre dans un pays occupé sans se compromettre ? Quel jugement peut-on porter sur ces trahisons ou actes de collaboration une fois disparu le poids de la contrainte ?
Des questions qui ne peuvent que résonner fortement dans la tête des lecteurs français.

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