Ces jours-ci devait sortir, aux éditions de la 5e couche, Katz. Il s'agit d'une revisite de Maus, la marquante bande dessinée d'Art Spiegelman dans laquelle l'auteur raconte la terrible histoire de ses parents et de la shoah, représentant les personnes par divers animaux. Katz reprend l'intégralité de Maus en représentant tous les personnages avec des masques de chats. Pour des raisons évidentes de propriété intellectuelle, les éditeurs de Katz se sont vus contraints par ceux de Maus de ne jamais sortir le livre et d'en détruire les 800 exemplaires fabriqués. Nous vous invitons à débattre avec l'éditeur, l'auteur, ainsi qu'un avocat, de cette 'affaire Maus-Katz'.
« Ben Ali, dégage ! » Ce cri, qui a eu raison de l'autocrate tunisien et qui fait tache d'huile dans tout le Proche-Orient, et jusqu'en Chine en passant par la Grèce, l'Espagne et l'Italie, marque une rupture dans l'histoire des insurrections populaires. Pour la première fois - mais est-ce vraiment la première ? -, il ne s'agit pas de prendre le pouvoir mais de déloger celui qui le détient, de vider la place qu'il occupe. Dans une révolution, le vide est impensé comme tel : la vacance du pouvoir est nulle puisque la destitution de l'ancien pouvoir et l'institution du nouveau sont un seul et même mouvement. Le leader révolutionnaire est une icône inconcevable dans un mouvement dégagiste. À l'idéalisme professionnel et souvent naïf du révolutionnaire succède le réalisme créateur du dégagiste désillusionné, mais vacciné. Il n'est, désormais, de chaise qu'éjectable. Même si l'alternative transitoire à l'occupation de la chaise reste vague, le temps de la contemplation vigilante de ce vide - le temps dégagiste par excellence, un temps de haute mais riche incertitude, qui fait trembler les places boursières - aura suffi à enraciner dans les consciences politiques ainsi affûtées une méfiance salutaire à l'endroit de celui qui planera autour de la chaise laissée vide. Un pas décisif vers la protodémocratie. On l'a compris, le Manifeste du DÉGAGISME n'a rien à voir avec l'« absence de gouvernement » qui règne en Belgique depuis le 13 juin 2010.
« À côté du film, nous avons fait bien pire ! Rien ne pouvait nous arrêter, Philippe et moi ! On a vécu à fond ! » Et pourtant il ne voulait pas de cette place. Il sortait à peine de prison, n’avait aucune expérience, aucune envie de jouer les nounous, et puis les riches… Mais Philippe ne voulait que lui : les autres avaient trop de fausse pudeur, trop d’apitoiement. Avec Abdel, aucune crainte dans ce domaine ! Chacun a donné sa chance à l’autre sans trémolos, sans même s’en apercevoir au début, dans une provocation mutuelle qui tenait d’un double défi : faire de leurs faiblesses réciproques autant de forces. Resté particulièrement discret lors du phénomène Intouchables, Abdel Sellou nous livre ici une surprenante version de cette fabuleuse aventure, à la fois leçon de vie, voyage initiatique et balade hilarante aux instants d’émotion explosifs : une jolie claque aux idées reçues.
"Avec ce Métronome illustré, mon objectif est de vous permettre de découvrir facilement ce qui subsiste d’un passé que nous croyons, parfois à tort, enfoui à jamais. Car lorsque les hommes ont oublié, les pierres, elles, se souviennent… "