Mot de l'éditeur : Le soleil se leva derrière eux, et alors... Brusquement, ils découvrirent à leurs pieds l'immense vallée. Al freina violemment et s'arrêta en plein milieu de la route. - Nom de Dieu ! Regardez ! s'écria-t-il. Les vignobles, les vergers, la grande vallée plate, verte et resplendissante, les longues files d'arbres fruitiers et les fermes. Et Pa dit : - Dieu tout-puissant ! ... J'aurais jamais cru que ça pouvait exister, un pays aussi beau.
Mot de l'éditeur : Karen et moi est d’abord l’histoire d’une rencontre, une rencontre que seule la littérature rend possible, entre un écrivain magnifique, Karen Blixen, morte en 1962, et une petite fille de onze ans qui lit La Ferme africaine sous une tente.
Le temps passant, la petite fille solitaire est devenue une jeune femme, la narratrice du livre, qui entreprend d’écrire la biographie de celle qui l’accompagne depuis son premier voyage au Kenya. Plus elle s’enfonce dans son récit, plus elle découvre que son personnage, la Karen de ses rêves – celle qui étouffe dans les salons danois de son enfance, embarque pour l’Afrique avec Bror, son mari, se bat contre les éléments pour rendre florissante sa plantation de café, brûle d’amour pour Denys, puis revient, dix-sept ans plus tard, à la maison familiale de Rungstedlund, seule et brisée – la renvoie à son existence et à ses aspirations enfouies. Alors elle se tourne vers son amie et lui demande de l’aider à résoudre ses tourments intérieurs : un sentiment d’étrangeté au monde, des souvenirs douloureux, des désirs contenus sous les apparences d’une vie rangée, et un besoin lancinant de poésie. Car c’est par l’écriture que Karen se sauve.
Mot de l'éditeur : « Pendant une longue période, qu?au fond je n?ai à c?ur ni de situer dans le temps, ni d?estimer ici en nombre d?années, j?ai vécu dans peut-être la pire insubordination de notre époque, qui est l?absence de vie sexuelle. Encore faudrait-il que ce terme soit le bon, si l?on considère qu?une part colossale de sensualité a accompagné ces années, où seuls les rêves ont comblé mes attentes ? mais quels rêves ?, et où ce que j?ai approché, ce n?était qu?en pensée - mais quelles pensées. Sur ce rien qui me fut salutaire, et dans lequel j?ai appris à puiser des ressources insoupçonnées, sur ce qu?est la caresse pour quelqu?un qui n?est plus caressé et qui, probablement, ne caresse plus, sur l?obsession gonflant en vous et dont on dit si bien qu?elle vous monte à la tête, sur la foule résignée que je devine, ces gens que je reconnais en un instant et pour lesquels j?éprouve tant de tendresse, je voulais faire un livre. »