Mot de l'éditeur :
Ce récit est l'itinéraire d'un enfant du Danube qui, entre 1932 et 2010, traversa divers moments de l'Histoire et divers régimes. Tour à tour défilent la Hongrie féodale d'avant-guerre, le régime fasciste allié à l'Allemagne nazie, l'Occupation allemande et la liquidation des Juifs, la guerre, le siège de Budapest bombardée et affamée, l'arrivée des Russes, puis, en 1945, l'instauration d'une « démocratie populaire » qui enferme le pays dans un carcan totalitaire. Jeunesse difficile où l'adolescent, pénalisé par ses origines bourgeoises (ses parents et grands-parents étaient pharmaciens), se voir refuser l'accès à l'Université et doit faire de petits boulots avant de devenir manoeuvre puis ouvrier spécialisé. Un quotidien fait de grisaille et de propagande, de frustrations et de rêves de liberté. En octobre 1956, Budapest soudain s'insurge. Zoltan participe aux combats, aux discussions passionnées sur l'espoir démocratique. Mais le 3 novembre, l'armée russe entre dans la capitale et écrase la révolution. Le 5 novembre, Zoltan et quelques-uns de ses amis réussissent à franchir la frontière autrichienne et se retrouvent à l'Ouest. Après diverses tribulations, il arrive en Belgique où il a quelques amis et où il peut s'inscrire à la faculté de Médecine de Louvain, tout en effectuant divers travaux pour subsister. Passionné par la psychanalyse depuis son enfance (Ferenczi ne fut-il pas le fondateur de l'Ecole hongroise de psychanalyse et le traducteur de Freud en hongrois ?), il passera une licence de Psycho. En 1962, il part au Congo comme professeur de l'UNESCO où il découvre le racisme. En 1963, la rébellion l'amène à rentrer en Belgique où il rejoint l'Ecole belge de Psychanalyse. Il se lie avec Jacques Schotte, René Micha, Bassaglia, Oury, Mannoni, Guattari, avec lequel il travaillera sur le projet du Snark, institution non répressive apte à recevoir des adolescents difficiles. Il rencontre Lacan qu'à un mo