" C'est l'histoire d'une Emma Bovary des seventies, qui a reproduit
lors de son divorce le silence de la génération précédente sur les
malheurs des deux guerres. C'est l'histoire d'un homme devenu un
jouisseur pour se venger d'être quitté, d'un père cynique parce que son
coeur était brisé. C'est l'histoire d'un grand frère qui a tout fait
pour ne pas ressembler à ses parents, et d'un cadet qui a tout fait
pour ne pas ressembler à son grand frère. C'est l'histoire d'un garçon
mélancolique parce qu'il a grandi dans un pays suicidé, élevé par des
parents déprimés par l'échec de leur mariage. C'est l'histoire d'un
pays qui a réussi à perdre deux guerres en faisant croire qu'il les
avait gagnées, et ensuite à perdre son empire colonial en faisant comme
si cela ne changeait rien à son importance. C'est l'histoire d'une
humanité nouvelle, ou comment des catholiques monarchistes sont devenus
des capitalistes mondialisés. Telle est la vie que j'ai vécue : un
roman français. "
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Anna Song, « la plus grande pianiste vivante dont personne n’a jamais
entendu parler », vient de mourir, laissant derrière elle une œuvre
discographique sans précédent. Paul Desroches, son mari et producteur,
lui dresse un tombeau musical et littéraire, à la fois ode à une femme
désespérément aimée, à une enfance engloutie dans le temps et à un pays
perdu. Sur fond d’imposture et de falsification, quand le grand amour
devient l’œuvre de toute une vie. C’est à la mort d’Anna Song que le
monde semble découvrir enfin l’immense talent de cette pianiste hors
norme, qui se consacra toute entière à la musique, interprète idéale et
inouïe d’un répertoire d’une rare envergure. Malgré la maladie et dans
un engagement du corps et de l’âme proche de la ferveur,
l’instrumentiste a voué ses dernières années à arpenter, avec une
indéfectible justesse, un territoire musical des plus vastes, de
Beethoven à Ravel et de Bach à Chopin, démontrant invariablement le
même don pour se fondre dans l’univers et la tonalité de chaque
compositeur. En témoignent ses enregistrements discographiques,
entrepris comme une inlassable démarche encyclopédique, privilégiés
après que la maladie l’a éloignée de la scène. Un phénomène. De ceux
dont les medias raffolent, avec juste ce qu’il faut de tragédie pour
habiller la virtuosité. Epoux, producteur, gardien du temple, Paul
Desroches – c’est lui qui raconte – a toujours su, lui, le génie de
cette âme sœur qu’il a aimée avant même de la voir, dès les toutes
premières notes perçues de la Pavane pour une infante défunte, il y a
si longtemps, en entrant chez cette voisine vietnamienne où l’entraîna
sa grand-mère, inquiète que le petit garçon fraîchement orphelin qu’il
est alors ne trouve pas d’ami(e) dans cette nouvelle vie imposée sans
recours par la brutalité du destin. La double vie d’Anna Song est
le récit de cet homme dont l’émerveillement enfantin fondateur est
resté intact ; sa relation (de l’enfance empreinte des légendes d’un
pays perdu à la séparation, cette mort annoncée et tant redoutée) des
patientes années d’une vie partagée – partagée ou hantée ? – dans une
sorte de culte de la beauté – celle de la musique, celle d’une femme,
celle d’une idée de l’être. Et ce chant d’amour est le plaidoyer
déchirant d’un homme amoureux pour que justice soit rendue à un talent
méconnu, à un destin non ou mal avenu, et pour l’établissement de sa
vérité – qui n’est pas forcément celle de la réalité objective…
Car très vite après le concert des dithyrambes nécrologiques et
nécrophages, éclate le scandale. Anna Song ne serait pas la véritable
interprète de ses disques. Les enregistrements produits par Paul
Desroches ne seraient que piratages, géniales mais licencieuses
compilations de notes pillées de-ci de-là, empruntées à de talentueux
mais discrets musiciens pour agencer ces interprétations idéales qui,
en se nourrissant de tant d’autres, ne ressemblent à aucune. La
falsification avérée, l’effondrement du mythe trouvera renfort dans
l’acharnement de médias d’autant plus féroces que bernés, trahis par
eux-mêmes autant que par le mensonge qu’ils ont cru. C’est un
fascinant jeu de miroirs qu’orchestre ici Minh Tran Huy, abordant avec
une douceur sous-tendue par une force et une logique implacables,
toutes les variations du thème de l’imposture (mystification publique,
trahison intime, sentiment d’imposture) dans un second roman qui
confirme l’avènement d’un univers d’une impressionnante cohérence. Les
lecteurs (nombreux) de La Princesse et le Pêcheur, y retrouveront
l’omniprésente absence du pays des origines, le Viêtnam, dont la
réalité floutée par le temps et l’éloignement s’enracine dans un
silence peuplé de contes. Et aussi cette petite musique envoûtante,
cette opacité impavide plus généreuse qu’elle ne s’affiche, qui évoque
irrésistiblement les eaux calmes d’un lac, sous lesquelles se jouent –
et demeurent – les plus violentes tragédies. Tombeau du premier, du
grand, de l’unique amour, La double vie d’Anna Song révèle et défend la
folie d’aimer, mais aussi le droit à inventer des vies à la hauteur de
cette folie. A NOTER • Parution simultanée en Babel : La Princesse et le Pêcheur, avec une préface d’Enrique Vila-Matas (n° 968). • La Princesse et le Pêcheur : 13.000 ex. au 5 mai 2009. • La Princesse et le Pêcheur est déjà traduit en espagnol (finaliste du Prix des libraires 2008), en catalan et en italien. L’AUTEUR Née
en 1979 en région parisienne, Minh Tran Huy est rédactrice en chef
adjointe au Magazine littéraire et chroniqueuse littéraire. Après
La Princesse et le Pêcheur, son premier roman paru chez Actes Sud en
2007 (à paraître en Babel n° 968), elle a publié Le Lac né en une nuit,
recueil de contes et légendes du Viêtnam
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Wisconsin, automne 1907.
Sur un quai de gare, Ralph Truitt, magnat local craint et respecté,
attend un train en retard alors que s’annonce une tempête de neige. Ce
train renferme son dernier espoir, une promesse de bonheur et
d’harmonie retrouvée. Ralph Truitt a placé plusieurs mois auparavant
une annonce dans un journal de Chicago, dans laquelle il a écrit qu’il
était à la recherche d’une femme fiable, ayant renoncé aux illusions
romantiques, mais sachant apprécier le confort d’un foyer.
Dans le train, Catherine Land s’apprête à le rencontrer. Elle lui a
répondu qu’elle était cette femme simple et honnête qu’il appelait de
ses vœux. Pour mieux l’en convaincre, elle se débarrasse de ses
derniers atours de courtisane et se déguise en cette épouse modèle
qu’elle compte bien incarner à la perfection, le temps de parvenir à
ses fins.
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Gillian, Helen et Carol sont amies depuis que leurs fils étaient dans
la même classe maternelle. Depuis, ils ont grandi... en quelque sorte.
Daniel, Paul et Matt ont la trentaine mais se comportent comme des ados
attardés et restent très secrets sur leur vie privée. N'y tenant plus,
les trois mamans décident que des mesures d'urgence s'imposent : elles
iront s'installer sans crier gare pour une semaine chez leur rejeton !
Leur mission : recréer le lien maman-fiston trop distendu à leur goût.
Terreur panique chez les garçons. Matt est le rédacteur en chef d'un
magazine pour hommes, il ne sort qu'avec des gamines qui ont la moitié
de son âge, planque ses sex-toys sous son lit où il n'a pas envie que
sa mère passe l'aspirateur... Paul habite en colocation avec plusieurs
garçons, il est homo, mais ça ne regarde que lui. Quant à Dan, il ne
s'est toujours pas remis de sa rupture avec Erin et préfère broyer du
noir tout seul. Une satire caustique et hilarante de ces grands enfants
et de ces mères-poules qui croient bien faire mais leur pourrissent la
vie !
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Mot de l'éditeur :
Anna Song, « la plus grande pianiste vivante dont personne n’a jamais
entendu parler », vient de mourir, laissant derrière elle une œuvre
discographique sans précédent. Paul Desroches, son mari et producteur,
lui dresse un tombeau musical et littéraire, à la fois ode à une femme
désespérément aimée, à une enfance engloutie dans le temps et à un pays
perdu. Sur fond d’imposture et de falsification, quand le grand amour
devient l’œuvre de toute une vie.
C’est à la mort d’Anna Song que le monde semble découvrir enfin
l’immense talent de cette pianiste hors norme, qui se consacra toute
entière à la musique, interprète idéale et inouïe d’un répertoire d’une
rare envergure. Malgré la maladie et dans un engagement du corps et de
l’âme proche de la ferveur, l’instrumentiste a voué ses dernières
années à arpenter, avec une indéfectible justesse, un territoire
musical des plus vastes, de Beethoven à Ravel et de Bach à Chopin,
démontrant invariablement le même don pour se fondre dans l’univers et
la tonalité de chaque compositeur. En témoignent ses enregistrements
discographiques, entrepris comme une inlassable démarche
encyclopédique, privilégiés après que la maladie l’a éloignée de la
scène. Un phénomène. De ceux dont les medias raffolent, avec juste ce
qu’il faut de tragédie pour habiller la virtuosité.
Epoux, producteur, gardien du temple, Paul Desroches – c’est lui qui
raconte – a toujours su, lui, le génie de cette âme sœur qu’il a aimée
avant même de la voir, dès les toutes premières notes perçues de la
Pavane pour une infante défunte, il y a si longtemps, en entrant chez
cette voisine vietnamienne où l’entraîna sa grand-mère, inquiète que le
petit garçon fraîchement orphelin qu’il est alors ne trouve pas
d’ami(e) dans cette nouvelle vie imposée sans recours par la brutalité
du destin.
La double vie d’Anna Song est le récit de cet homme dont
l’émerveillement enfantin fondateur est resté intact ; sa relation (de
l’enfance empreinte des légendes d’un pays perdu à la séparation, cette
mort annoncée et tant redoutée) des patientes années d’une vie partagée
– partagée ou hantée ? – dans une sorte de culte de la beauté – celle
de la musique, celle d’une femme, celle d’une idée de l’être. Et ce
chant d’amour est le plaidoyer déchirant d’un homme amoureux pour que
justice soit rendue à un talent méconnu, à un destin non ou mal avenu,
et pour l’établissement de sa vérité – qui n’est pas forcément celle de
la réalité objective…
Car très vite après le concert des dithyrambes nécrologiques et
nécrophages, éclate le scandale. Anna Song ne serait pas la véritable
interprète de ses disques. Les enregistrements produits par Paul
Desroches ne seraient que piratages, géniales mais licencieuses
compilations de notes pillées de-ci de-là, empruntées à de talentueux
mais discrets musiciens pour agencer ces interprétations idéales qui,
en se nourrissant de tant d’autres, ne ressemblent à aucune. La
falsification avérée, l’effondrement du mythe trouvera renfort dans
l’acharnement de médias d’autant plus féroces que bernés, trahis par
eux-mêmes autant que par le mensonge qu’ils ont cru.
C’est un fascinant jeu de miroirs qu’orchestre ici Minh Tran Huy,
abordant avec une douceur sous-tendue par une force et une logique
implacables, toutes les variations du thème de l’imposture
(mystification publique, trahison intime, sentiment d’imposture) dans
un second roman qui confirme l’avènement d’un univers d’une
impressionnante cohérence. Les lecteurs (nombreux) de La Princesse et
le Pêcheur, y retrouveront l’omniprésente absence du pays des origines,
le Viêtnam, dont la réalité floutée par le temps et l’éloignement
s’enracine dans un silence peuplé de contes. Et aussi cette petite
musique envoûtante, cette opacité impavide plus généreuse qu’elle ne
s’affiche, qui évoque irrésistiblement les eaux calmes d’un lac, sous
lesquelles se jouent – et demeurent – les plus violentes tragédies.
Tombeau du premier, du grand, de l’unique amour, La double vie d’Anna
Song révèle et défend la folie d’aimer, mais aussi le droit à inventer
des vies à la hauteur de cette folie.
A NOTER
• Parution simultanée en Babel : La Princesse et le Pêcheur, avec une préface d’Enrique Vila-Matas (n° 968).
• La Princesse et le Pêcheur : 13.000 ex. au 5 mai 2009.
• La Princesse et le Pêcheur est déjà traduit en espagnol (finaliste du Prix des libraires 2008), en catalan et en italien.
L’AUTEUR
Née en 1979 en région parisienne, Minh Tran Huy est rédactrice en chef
adjointe au Magazine littéraire et chroniqueuse littéraire.
Après La Princesse et le Pêcheur, son premier roman paru chez Actes Sud
en 2007 (à paraître en Babel n° 968), elle a publié Le Lac né en une
nuit, recueil de contes et légendes du Viêtnam (Babel
n° 888).
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Lorsqu'un chauffard un jour le renverse, Devlin ne souffle mot de l'accident. Et quand, peu de temps après, une femme tombe sous une balle perdue lors d'une fusillade de rue, il se surprend à kidnapper le bébé de la victime. Pourquoi ? Lui-même l'ignore. Devlin est psychologue pour enfants et pratique le taekwondo. Pour sortir de son malaise, il se lance dans une " aventure " exaltante mais désespérée : ouvrir une école qui enseignera cet art martial au c?ur de Baltimore, dans l'un des quartiers noirs les plus défavorisés de la ville. Ses élèves sont de jeunes Noirs, membres de gangs rivaux, vendeurs de crack à la gâchette facile. Ils sont animés d'une violence aveugle que Devlin voudrait à lui seul éradiquer grâce à la maîtrise de soi que confère la discipline propre aux arts martiaux. Un moment, il réussit à faire de son " dojo " un sanctuaire d'où sont bannis le bruit et la fureur du monde extérieur - mais l'embellie ne dure guère... En un fatal décompte, le roman dessine, à travers les voix très individualisées de ses protagonistes, deux mondes en train de se défaire : le monde blanc que corrode la dépression individuelle et le monde noir en proie à la dépression collective. Des dix Indiens, il n'en restera qu'un : personne ne peut sauver le monde.
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