La tyrannie du Progrès, "machine à engendrer des croyants puis des
désespérés", a été maintes fois dénoncée comme une utopie néfaste
(voire catastrophique), et c'est tant mieux. Mais dénoncer le Progrès
ne doit pas nous entraîner vers une bien-pensance hypocrite qui nous
verrait condamner a priori des progrès enregistrés dans tous les
domaines techniques, quand l'homme des temps contemporains en jouit
chaque jour. A partir d'une approche philosophique serrée (Francis
Bacon, Henri Bergson, Gilbert Simondon...), l'auteur montre que le
progrès est proprement vide de sens et qu'il ne tient qu'à l'humanité
de le charger de valeur, c'est-à-dire à chaque individu de s'en
constituer une conscience propre : tel est l'exigence avancée ici par
l'auteur, qui l'illustre par la perception singulière qu'en ont
restitué certains auteurs de fiction (Defoe, Baudelaire, Rimbaud,
Reverdy...).
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